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X-MEN SUR DISNEY +

Elle s'est faite désirer cette série animée des années 90 des X-MEN qui s'est élargie sur 5 saisons de 76 épisodes honorant des arcs narratifs très populaires maitrisés par la plume des scénaristes conscients du joyau qu'ils tenaient entre leurs mains. Disney + France pas très maligne dans ses choix, ne se précipite guère pour rapporter dans son écurie ces trésors de l'animation Marvel que les plus nostalgiques se feront un plaisir d'y gouter comme pour les novices. De toute façon, la belle joie entamée à cette annonce s'entache d'une grande déception parce que sa disponibilité prévue au 4 décembre ne s'est pas faite contrairement aux deux saisons de l'Incroyable Hulk sorties le 18 décembre.
Pour ce dernier post de l'année 2020 trempée dans la sauce goût pandémie, on va quitter légèrement la routine de nos publications habituelles pour s'attarder un peu à la création de Stan Lee et Jack Kirby qui continue depuis 1963 à se battre pour l'égalité des droits entre mutants et humains. La fameuse phrase d'un célèbre pasteur militant "I have a dream" trouve son plus bel écho chez le professeur Xavier qui, par ses engagements envers l'humanité, brandit la flamme d'un combat toujours plus vif. 
Avant l'apogée qui a su profiter à Canal + pour sa première diffusion et France 2 par la suite, les mutants ont déjà gouté aux joies de l'animation en apparaissant trois fois dans la série Spider-man and his amazing friends (1981) liant le groupe à deux de ses anciens membres qui côtoient le monte en l'air, Iceman et Firestar, un personnage spécialement crée pour le dessin animé. Ensuite, le pilote Pryde of the X-Men (1989), consultable sur les plateformes vidéos, n'a engendré aucune suite, resté dans un coffre sous un amas de poussière. Heureusement, le souffle a dispersé le tas pour marquer le coup et remettre le groupe de mutants hors-la-loi sur le devant de la scène pour s'inscrire sur la durée.
X-MEN de l'écurie Marvel, intronisé par un générique mémorable (qui fait l'objet d'une plainte pour sa composition musicale copiée à un générique d'une série polonaise appelé Linda), un feuilleton épais et sa grande galerie de personnages, transpose à l'écran la version  BD de 1991 dessinée par Jim Lee qui a laissé à terre de nombreux lecteurs ébahis. 
Globalement, la richesse de la bande dessinée s'anime en conservant toutes les thématiques prises au cœur des aventures épiques qui témoignent du travail d'adaptation de l'œuvre. Wolverine (alias Serval dans la version française), Storm, Gambit, Cyclope, le Fauve, Jean Grey, Malicia et Morph sont lancés dans une bataille qui convoque autant l'échec face à une société réticente à cohabiter avec une espèce que des réussites contre des mutants mal intentionnés. Aux débats idéologiques entre Charles Xavier et Magneto se succèdent d'énormes projets pour terroriser les mutants (Sentinelles), répandre la haine (la milice Friends of Humanity), voyager dans le temps (Cable & Bishop), manipuler l'ADN (Mr Sinister) ou éradiquer l'humanité (Apocalypse).
Chaque saison correspond à un arc narratif à voir dans l'ordre afin de ne pas se sentir couler par la complexité d'un enjeu étalé sur plusieurs épisodes et suivre l'évolution des personnages couverts d'un voile qui tarde à s'approcher de leurs réponses intimes disséminées sur un bon nombre de péripéties. Cela s'adresse en particulier à l'orpheline Malicia liée à d'étonnants personnages pour l'acquisition de ses pouvoirs (ép.9, saison 2) ou la reconnaissance fraternelle dans une ambiance scandaleuse (ép. 23, saison 4), et bien sûr Wolverine, le loup solitaire brisé à l'intérieur qui tente de recoller les morceaux de sa vie entre des expériences malsaines dues au projet l'Arme X, un amour au Japon, des missions du passé ou des questionnements autour de sa foi. 
S'il fallait retenir qu'une seule saison parmi les cinq, c'est la saison 3 consacrée à la saga du Phénix et surtout Jean Grey qui brillera de mille feux dans cette tragédie lourde de conséquence. Appelée à protéger la planète Terre face à l'ambition cosmique démesurée du frère renégat de la princesse Lilandra de l'empire Shi'Ar, la destinée de Jean, magnanime et sans appel, déclenche une tristesse incommensurable avant que son retour ne soit emprunt de violence et de corruption pour le Phénix Noir en totale roue libre. À cette saga, tous les épisodes sur les allers retours dans le temps sont dantesques. Time Fugitives (ép.7-8, saison ) va encore plus loin en poussant Cable à réécrire le futur déjà remanié par Bishop dans Days of Future Past (ép.11-12, saison 1) afin de sauver son fils disparu dans la première écriture au profit d'un virus stoppé.
Si l'écriture accomplit un travail qui rend compte de l'univers des X-MEN (on n'oublie pas les nombreuses apparitions principales ou furtives liées de près ou de loin aux mutants) auquel un néophyte peut s'y rattacher s'il fait l'effort de visionner l'intégralité, l'animation assez âgée, souffre sur certains épisodes contrairement à d'autres qui brillent par une meilleure prise en main du character design, des effets de lumière et de la fluidité. Toutefois, la saison 5 subit un changement de studio d'animation qui ternira la qualité visuelle. La version française n'est pas mal mais le dessin animé subit le système de rotation d'une poignée de comédiens de doublage sur des nombreux personnages, ce qui est très désagréable sans être pénalisant excepté pour certains ratés comme Fabian Cortez dans le double épisode sur l'astéroïde M de Magneto (ép.8-9, saison 4). Heureusement qu'il est doublé par quelqu'un d'autre lors de son ultime apparition dans la saison 5.
Le dernier épisode Graduation Day termine la série mais pas son aura qui accompagne encore les spectateurs fidèles et....mécontents de ne pas pouvoir s'y replonger sur le service de streaming de la souris aux grandes oreilles.

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